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Gestion

Aspects législatifs

Trois principes donnent la direction générale du programme de gestion de la zone. Le premier est lié à la législation du CoDT, le second à Natura 2000, le troisième à la DNF qui agit en tant que représentant Natura 2000.

  1. Le prescrit du CoDT, Art II. 30, donne la couleur pour l’ensemble de la zone naturelle : « (…) Dans cette zone ne sont admis que les actes et travaux nécessaires à la protection active ou passive de ces milieux ou espèces. ».
  2. En Natura 2000, l’entretien des zones incombe au propriétaire, avec des aides et subventions dans certains cas. Tout travail est toutefois soumis à autorisation ou à notification via des formulaires dédicacés.
  3. Les cours d’eau et leurs abords jusqu’à la ligne de crête dépendent du Service des Cours d’Eau, dépendant ici de la Province de Liège.

Ceci donne la base légale du plan de gestion.


Découpage de la zone naturelle en 2 sous-zones

Par facilité de vocabulaire, le site a été logiquement découpé en 2 espaces :

  1. La partie au nord, après le chemin en courbe, dénommée “Natura 2000
  2. La partie au sud, entre le bâtiment en dur et le chemin en courbe, “Refuge naturel

Le terrain qui borde les deux parties sur la droite, avec le ruisseau, est en Natura 2000 et est donc inclus dans la zone “Natura 2000”.


A. Gestion de la zone Natura 2000

Mesures officielles de gestion

La gestion des sites Natura 2000 se fait principalement via l’application de deux types de mesures :

  • des mesures « générales » qui s’appliquent à tous les sites Natura 2000
  • des mesures « particulières » spécifiques à chaque unité de gestion (UG)

La zone comprend des parcelles avec les unités de gestions suivantes :

  • UG01 : Milieux aquatiques
  • UG09 : Forêts habitats d’espècesurbanisme_natura_2000
  • UG10 : Forêts non indigènes de liaison

Ces mesures de gestion incombent aux propriétaires de zones “Natura 2000”. Elles sont retranscrites dans des arrêtés du Gouvernement wallon. C’est la personne en charge de la gestion et / ou de l’exploitation du terrain qui est tenue de respecter ces mesures.

Ces mesures sont décrites dans le document « Mesures de gestion dans le réseau Natura 2000 – En zones agricoles et forestières » : Mesures de gestion dans le réseau Natura 2000 – NatAgriWal

Les mesures de gestion se déclinent en trois niveaux :

  • Les actes soumis à notification.
    Avant d’entamer ce type de travaux, le gestionnaire doit simplement informer (ou notifier) le directeur de la Direction extérieure du Département de la Nature et des Forêts (DNF) en envoyant à celui-ci le « formulaire de notification » par courrier. Si aucune réponse du DNF n’est adressée en retour dans les 15 jours, le gestionnaire peut se considérer comme autorisé à entamer les travaux. Le gestionnaire peut bien évidemment introduire un recours en réponse à un refus de l’administration. Un formulaire est prévu à cet effet. Il est à envoyer à l’inspecteur général du DNF.
  • Les actes soumis à autorisation.
    Avant d’entamer ce type de travaux, le gestionnaire est chargé d’adresser par courrier une « demande d’autorisation » au directeur de la Direction extérieure du Département de la Nature et des Forêts. Dans les 45 jours qui suivent, l’administration statue et envoie sa décision au demandeur. La demande est validée si et seulement si l’autorisation est octroyée au demandeur. Sans réponse de l’administration, la demande est refusée. En cas de refus, il existe une procédure de recours à introduire auprès du Ministre qui a la Nature dans ses attributions.
  • Les actes interdits.
    En principe, le gestionnaire n’est pas autorisé à entamer ce type de travaux mais des exceptions existent. Lorsqu’il envoie une « demande de dérogation » à l’inspecteur général du Département de la Nature et des Forêts, le gestionnaire peut recevoir dans les 60 jours une réponse positive à cette demande. Si aucune réponse n’est adressée, la demande aura été refusée. En cas de refus, il existe une procédure de recours à introduire auprès du Ministre qui a la Nature dans ses attributions.

Mesures particulières de gestion

Afin de clarifier les mesures à suivre et de connaître d’éventuelles mesures particulières, une réunion de contact a eu lieu sur le terrain le 15 avril 2021. Etaient présents :

  • Mr Stephan Benker, pour la DNF (Division Nature & Forêts)
  • Mme Emily Hugo pour Natura 2000
  • Mr Alexander Rauw pour Natagora

Gestion

  • L’entretien de la zone Natura 2000 incombe légalement à Ecotera mais la seule instruction qui a été donnée est de ne rien faire du tout et de laisser faire la nature.
  • L’entretien du ruisseau (UC) n’incombe pas à Ecotera : il est fait par un service spécialisé (Service des Cours d’Eau – Province de Liège). Les éléments marqués de rouge dans le ruisseau doivent être retirés, par leurs soins.

Toutefois, les autorités autorisent (facultatif) à Ecotera un seul acte de gestion en Natura 2000 :

  • Les épicéas peuvent être éradiqués : abattus (et à extraire par le versant ouest) ou annelés (suppression de l’écorce sur 10 cm de large et 2 cm de profondeur – arbre mort laissé sur place pour servir aux pics, etc.).


Divers

  • Circulation strictement interdite.
    Limitée à des incursions techniques ou pédagogiques.

B. Gestion de la zone “Refuge Naturel”

Mesures de gestion

Ces mesures ont principalement été communiquées lors de la réunion sur le terrain citée plus haut et d’un suivi ultérieur par mail. Le texte a été aussi complété au moyen des fiches de gestion de Natagora.

Type de la zone

La zone naturelle est ici une “prairie fleurie de conservation”, qui sont des prairies naturelles fauchées de manière extensive en vue de favoriser les espèces prairiales telles que le fenouil des Alpes (rare), le géranium des bois, l’arnica, …

Remise en état

  • Retirer toutes les traces humaines (parpaings, dalles, déchets, tableaux électriques…)
  • Mettre les planches sur le côté ouest pour abriter les orvets et autres animaux qui se cachent
  • Interdiction et suppression de l’amendement calcaire
  • Suppression de la caravane
  • Suppression des espèces exotiques (thuyas…)
  • Suppression éventuelle des grands épicéas existants (tolérance car peu de spécimens)
  • Suppression des cultures de gagnage (appâts) du gibier

Plantations

  • Possibilité de planter des arbres fruitiers locaux et anciens : contacter Agra-Ost à St-Vith ou le Centre de Recherches Agronomiques (CRA) à Gembloux
  • Les éventuelles plantations d’arbres (hors fruitiers) doivent l’être en accord avec le Fichier Ecologique des Essences (essences adaptées au milieu) ; les essences exotiques et résineuses sont exclues en zone naturelle.
  • Des subsides existent pour les haies de fruitiers (voir DNF)

Aménagements

D’autres mesures peuvent être appliquées comme le maintien d’arbres isolés dans la prairie, la reconstitution de haies champêtres, la création de mares agricoles gérées écologiquement.

Gestion

  • Maintenir le milieu ouvert (type prairie fleurie de conservation)
  • Suppression permanente des pousses d’espèces exotiques et d’épicéas
  • Fauche extensive, au besoin avec tracteur et barre de fauche, à 7-10 cm
    Rythme de fauche : au minimum 1 fois par an, d’office après le 15 juillet; maximum 2 fois par an (15 juillet & septembre-octobre).
    Fauche longitudinale (jamais centripète)
    Vitesse de fauche : maximum 10 km/h
  • Le foin peut être laissé au sol environ une semaine pour permettre aux graines et aux insectes qui ont survécu à la fauche de quitter le foin. Le foin sera ensuite ramassé et exporté du site. Il peut être entassé à un endroit précis, toujours le même (refuge pour de nombreuses espèces), ou exporté chez un fermier ayant besoin de foin.
  • Prévoir des zones refuges non fauchées pour la faune, idéalement 30 %. Ces zones refuge doivent être déplacées d’une année à l’autre de façon à éviter les risques d’embroussaillement, avec un calendrier de fauche étalé sur 3 ans.
  • Aucun travail de drainage ou de curage des fossés ne peut être réalisé

Alternative à la fauche

En cas de pâturage, les animaux ne pourront recevoir ni concentrés, ni fourrage durant leur présence dans la parcelle, que ce soit de manière directe ou indirecte.

Le traitement antiparasitaire devra obligatoirement être concerté avec le conseiller pour limiter les impacts environnementaux des substances utilisées (risque pour certains insectes et chauves-souris, particulièrement).

La valeur de charge pour un pâturage extensif est de maximum 0,35 UGB / ha.an, à raison de 3 mois par an. A calculer avec les formules présentes dans la fiche de gestion Natagora -Prairies pâturées

Coefficients UGB

  • truie : 0,5 UGB
  • bovin de 2 ans et plus : 1 UGB
  • bovin de 6 mois à 2 ans : 0,6 UGB
  • bovin de 0 à 6 mois : 0,4 UGB
  • cheval de plus de 6 mois équivaut : 1 UGB
  • mouton ou chèvre de plus de 6 mois : 0,15 UGB
  • oie ou canard adulte : 0,014 UGB

Soit 4 moutons ou 1 cheval durant 3 mois pour notre zone. Toutefois, le cheval est déconseillé chez nous car il détruirait trop le sol.

Activités

  • Le calme est absolument nécessaire du 1er avril au 31 juillet (nidification-couvaison)
  • Toute activité bruyante ou piétinante comme camp scout, fête, musique, etc. est interdite. C’est ok pour la balade, la lecture, la méditation…
  • Les feux sont déconseillés…

Informations complémentaires

Aucun produit phytopharmaceutique ne pourra être utilisé, à l’exception de traitements localisés (pulvérisateurs à lance ou à dos) contre les chardons (Cirsium arvense) et rumex (Rumex crispus et Rumex obtusifolius). Il est recommandé de suivre ces deux adventices dès la première année, au mois de mai, en deux passages. Les traitements localisés contre les espèces exotiques envahissantes s’inscrivant dans un plan de lutte mené par l’autorité publique est également autorisé.


Gestion de l’étang

Ci-dessous le commentaire laissé par les personnes de la DNF, Natura 2000 et Natagora, en découvrant notre étang…

  • Pas qualifié d’étang mais de « trou d’eau » sur un plan écologique-biologique : aucune vie, aucune algue, aucun insecte, aucune plante…
  • L’étang tel quel ne serait plus accepté aujourd’hui en neuf car trop près du ruisseau
  • Du côté rivière : conseil de mettre une berge oblique car la berge droite pourrait être percée par un castor (castor pas ncore présent dans notre vallée mais espèce en extension qui pourrait arriver)
  • Retirer tous les poissons sans exception (volume d’eau trop petit pour arriver à un équilibre biologique). Les poissons risquent de concurrencer les autres espèces animales car ils consomment énormément d’oxygène; qui plus est, ce sont des prédateurs hors pair, capables en peu de temps d’anéantir les populations d’insectes de la mare (libellules notamment) et de bouleverser complètement la chaîne alimentaire.
  • Laisser la végétation revenir naturellement ⇒ dès qu’il y aura des batraciens, libellules, roseaux, carex, etc, les oiseaux reviendront. NB : la recolonisation naturelle nécessite des berges moins raides, plus douces.